Publié le 20 Mars 2012
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Editions : L’âge d’homme
Parution : Février 2012
466 pages
25 €
"Si le lecteur se réfère à l’étymologie du mot apocalypse qui signifie révélation, il a le droit de définir ce livre comme apocalyptique. S’il prend en compte l’écriture épurée de la pièce de théâtre qui suit le roman au style aussi embrouillé qu’angoissant, il ne peut s’empêcher de reconnaître en Henry Le Bal un philosophe talentueux, fin observateur de l’homme au milieu des troubles de l’existence, poète amoureux de la beauté et de la vérité.
Dans « Naamah » le nom du narrateur Canaan rappelle les noces de Cana où l’eau fut changée en vin. C’est ce qu’il advient à cet homme enfermé dans sa maison ballotée sur un rocher par une tempête au milieu d’un océan déchaîné. L’eau qui tombe du ciel et monte le long de ses murs est enivrante. Elle lui apporte toutes les étapes de la grande solitude,d’abord le plaisir de contempler ce qu’il n’avait jamais pris le temps de regarder, puis la résurgence des souvenirs et des regrets, enfin la peur avec tout ce qu’elle engendre : ironie, révolte et déraison face au destin inexorable, avant l‘acceptation finale de la vérité tragiquement déguisée jusqu’ici de mots trompeurs.
Naamah étant le nom préposé de la femme de Noé, le lecteur retrouve l’universalité du sort humain, la précarité des choses et le don qu’est la grâce. L’héroïne de la pièce qui suit, la reine Falindha, aussi belle et sainte que Naamah, prise au piège d’ une guerre politico-religieuse, apporte l’unique solution qui n’est autre que celle de l’amour, du silence, du sacrifice de soi.
Ainsi Henry Le Bal captive le lecteur, lui révèle l’importance de l’écriture, aussi variée soit-elle, seul chemin menant à la paix intérieure , tant qu’elle met de côté tout ce qui est vanité et reste au service de l’unique vérité. "
Brigitte Clavel